Mon Témoignage d'artisan créatrice textile : comment créer des goodies personnalisés m'a aidée à surmonter ma timidité et révéler ma créativité. Conseils et inspiration pour entrepreneurs créatifs.
J’ai été virée de la fac à cause de ma timidité. Trop discrète. Trop sensible. Trop silencieuse pour survivre dans un environnement universitaire où il fallait parler fort, s’imposer, débattre, occuper l’espace. Sur le moment, ce fut un choc. Une blessure dont je n’ai pas parlé pendant longtemps. Je me suis sentie rejetée et incomprise.
Mais aujourd’hui, avec le recul et l’expérience, je sais que cette mise à l’écart a été le point de départ de tout. J’ai compris que l’on pouvait s’exprimer autrement. Que la parole n’était pas le seul outil pour dire qui l’on est, ce que l’on ressent, ce que l’on a à transmettre.
Je me suis mise à créer.
Ma voix, je l’ai trouvée dans le tissu. Dans les couleurs, les matières, les textures. Très tôt, j’ai compris que mes mains parlaient mieux que ma bouche. Que mon univers intérieur trouvait sa forme dans ce que je fabriquais. Que je pouvais dire sans dire.
Le tissu est devenu mon langage. Les assemblages de couleurs, de matières, peuvent procurer des émotions. Le geste lent, précis, attentif est devenu mon langage. Mes créations sont des messages doux, adressés à ceux qui savent les lire.
Je n’ai plus essayé de forcer ma voix. Je l’ai transformée.
Créer de mes mains m’a permis de reprendre confiance. J’ai redonné de la valeur à ce que je suis : une personne sensible, minutieuse, intuitive. Loin du vacarme, du paraître, de la performance.
Petit à petit, j’ai compris que je pouvais vivre de ce langage-là. Que mon goût pour le beau, le fait-main, l’unique pouvait aussi toucher les autres. Que ma discrétion n’était pas un défaut, mais un autre rythme, une autre façon d’être en lien.
Créer, c’est aussi se révéler. Je n’ai pas appris à élever la voix, j’ai appris à faire parler les matières.
C’est à cette période que j’ai commencé à explorer différents métiers manuels. J’ai touché à la fabrication de décors de stands et de théâtre, au monde des marionnettes, à l’ébénisterie, à la bijouterie, à la maquette d’architecture et d'urbanisme. À chaque fois, mes mains retrouvaient leur langage. Chacune de ces expériences m’a nourrie, construite, ramenée à moi.
Le travail manuel est devenu vital. Il m’apaise, il me recentre, il me reconstruit. Il me permet de créer, donc d’exister pleinement. C’est un espace où je me sens en sécurité, libre, vivante.
C’est peut-être pour ça que, lorsque la fac m’a rejetée, j’ai instinctivement cherché refuge dans les gestes. Ce jour-là, j’avais supplié ma prof de ne pas passer cet exposé devant un amphithéâtre rempli d’étudiants. Je lui avais dit que je n’y arriverais pas. Elle ne m’a pas crue. Alors, poussée par la panique, j’ai demandé à ma colocataire (qui me ressemblait physiquement) de le faire à ma place. La prof n’y a vu que du feu (c'est vous dire si l'on est anonyme dans cet environnement insécurisant), mais une élève nous a dénoncées. Tricherie, ont-ils dit. Exclusion définitive.
C’est dur à raconter, mais c’est important. Parce que c’est ce rejet-là, cette honte-là, qui a fini par me guider vers ce que je fais aujourd’hui. Un geste après l’autre. Un point après l’autre.
Aujourd’hui, dans mon travail d’artisane, je mets cette sensibilité au service des autres. Quand un client me parle de son projet (un baptême, un mariage, une naissance, un lancement de produit) je l’écoute avec tout ce que je suis. J’écoute les mots, bien sûr. Mais aussi les silences. Les hésitations. Les émotions qui transparaissent entre les lignes.
Je capte ce qui est important pour eux. Ce qu’ils veulent dire, transmettre, faire ressentir. Et je traduis tout cela en objets textiles. Je crée des pochons, des porte-clés, des sachets brodés, des objets symboliques… qui parlent à leur place, qui portent un message.
Je ne suis pas une simple exécutante. Je suis une traductrice d’intention. Une passeuse d’émotion.
Une maman m’a un jour demandé un objet commémoratif à déposer sur la tombe de son bébé. Elle ne voulait rien de triste. Elle souhaitait quelque chose de coloré, de tendre, de lumineux. Nous avons imaginé ensemble une petite licorne en lin brodé, avec des ailes d’ange. Un symbole doux et gai, pour continuer à célébrer la vie, même dans l’absence. Ce geste, aussi discret soit-il, portait tout l’amour d’une maman qui voulait honorer son enfant avec délicatesse et poésie.
Une maman m’a contactée pour fêter la naissance de son bébé. Pendant toute la grossesse, les parents l’avaient affectueusement surnommée "la petite saucisse". Ils voulaient un clin d’œil joyeux et plein d’humour à partager avec leurs proches.
Je leur ai proposé des petits porte-clés en forme de saucisse brodées. Le résultat était aussi inattendu qu’adorable, et a déclenché de nombreux sourires. Une création pleine de tendresse, de rires et de légèreté, fidèle à l’histoire de cette famille.
Longtemps, j’ai cru que ma timidité était une faiblesse. Aujourd’hui, je sais que c’est elle qui m’a donné cette capacité à écouter, à ressentir, à m’adapter. C’est elle qui m’a poussée à trouver une autre voie. Celle de créer plutôt que parler, de bâtir une activité sur des valeurs de douceur, d’attention et d’authenticité.
Dans un monde bruyant, ma créativité est un acte silencieux mais puissant. Un acte d’amour. De transmission. De présence.
Je ne parle peut-être pas fort. Mais je m’exprime, pleinement. Et ceux qui reçoivent mes créations le ressentent.
Si vous cherchez un cadeau sur-mesure, sensible et symbolique, je serai ravie de vous accompagner.
Parlons ensemble de votre projet textile. Ensemble, faisons parler les matières.
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Vous souhaitez en savoir plus sur la personnalisation des créations ? Je vous invite à lire l'article que j'ai écrit à ce sujet.